Catégories
Business et web marketing Marketing d'influence

Avis, dropshipping, source Les Echos

Dropshipping : se faire de l’argent rapidement sur Internet, oui mais…
Depuis quelques années, vidéos et sites encouragent les internautes à se lancer dans le dropshipping avec à la clef un revenu gagné depuis chez soi, sans avoir à gérer de stock. Mais la réalité est plus nuancée… Entre fausses promos et produits de mauvaise qualité, le consommateur n’y trouve pas toujours son compte.

Economie

Partager
De nombreux dropshippers mettent en vente des produits qui viennent en réalité tout droit de la place de marché AliExpress.
De nombreux dropshippers mettent en vente des produits qui viennent en réalité tout droit de la place de marché AliExpress. (Photo by Igor Golovniov / SOPA Images/Sipa USA)
Par
Chloé Marriault
Publié le 11 déc. 2020 à 7:00Mis à jour le 11 déc. 2020 à 15:23
« Millionnaire en un an grâce au e-commerce en dropshipping », « Elle passe du chômage à 100.000 euros grâce au dropshipping », « Trois méthodes pour faire du dropshipping gratuitement (et gagner de l’argent dès ce soir). » Voilà les titres de quelques vidéos, parmi des myriades, que l’on peut trouver sur YouTube. Se faire beaucoup d’argent sans trop peiner ni bouger de chez soi : c’est la promesse alléchante du dropshipping.

Tout d’abord, séance de rattrapage pour ceux qui sont passés à côté de ce phénomène. C’est une technique de vente en ligne. A la différence d’un e-commerçant classique, le vendeur ne possède pas la marchandise qu’il vend sur son site. La marque qu’il crée fait office d’intermédiaire entre un client et un fournisseur. Une fois qu’un client achète, l’entrepreneur passe commande auprès de son fournisseur. Ce dernier gère l’envoi directement au client, sans que la marchandise transite par les infrastructures du vendeur.

« Un commerçant classique doit gérer des stocks, faire des prévisions de consommation, explique Michel Fender, professeur adjoint à HEC Paris. S’il anticipe mal la demande, il risque de se retrouver avec des produits obsolètes sur les bras, qu’il devra brader pour s’en débarrasser. Le dropshipper n’a pas ce problème. Et si ce qu’il met en vente sur son site ne vend pas, il peut changer de produit très rapidement puisqu’il ne possède pas la marchandise. »

Si le dropshipping fait débat, c’est parce que les dropshippers appliquent parfois de grosses marges sur des produits que les clients auraient pu acheter à bas prix directement auprès du fournisseur.

Se lancer à peu de frais et en quelques clics
Robin*, 22 ans, a entendu parler du dropshipping il y a trois ans, alors qu’il était étudiant. Ses études n’avaient rien à voir avec le commerce mais il a décidé de se lancer en tant qu’autoentrepreneur en créant une marque. « Je n’avais pas grand-chose à perdre » , précise-t-il.

Le jeune homme n’est pas isolé. De plus en plus de jeunes succombent au charme du dropshipping pour compléter leurs revenus ou commencer une carrière d’entrepreneur. Difficile de savoir combien ont sauté le pas. « Le dropshipping est une pratique commerciale en très forte croissance depuis deux ans, observe Me Elias Bourran, avocat spécialisé dans la défense des dropshippers. Ce business attire surtout des personnes de 20 à 35 ans. Ce succès s’explique par l’absence d’apport financier pour débuter car ils n’ont pas besoin d’acquérir de stock ni de payer un loyer commercial. Il suffit d’un simple ordinateur et de quelques clics pour ouvrir une boutique en ligne ! »

Robin, qui n’avait aucune connaissance dans l’entrepreneuriat, a commencé par se former gratuitement via YouTube et dans des groupes Facebook dédiés. « Mais je stagnais car nous voyions tous les mêmes conseils, se souvient-il. J’ai donc choisi d’investir dans une formation à plus de 500 euros. » Certains surfent sur la demande : des dropshippers stars, dont le Belge Lucas Bivert ou le Suisse Yomi Denzel capitalisent sur leur nom et leur succès pour vendre des formations à celles et ceux qui veulent se lancer.

Le dropshipping: un eldorado?